Grève du 9 mai et ses suites : mobilisation contre le projet de réforme de la fonction publique

Date mai 20, 2019

Le 9 mai était une journée très importante de mobilisation contre le projet de loi réformant la fonction publique, il était nécessaire de montrer au gouvernement notre opposition à ce projet qui jette les bases d’une déconstruction de notre Service Public. L’intersyndicale de la centrale Finances, constituée de la CFE CGC, FO, la CGT et SUD solidaire a appelé à la grève les agents de Bercy par une distribution massive de tracts. La mobilisation a été importante au ministère de l’économie et des finances, particulièrement grâce aux agents de la DGFIP, qui est sans aucun doute (et par ailleurs) la direction ministérielle la plus impactée en termes de restructurations et de pertes d’emploi.

Hélas, il ne faut pas se voiler la face, le niveau de mobilisation global pour la fonction publique est insuffisant pour faire reculer le gouvernement : cette deuxième quinzaine de mai est consacrée à l’assemblée nationale à l’examen du projet de loi, et celui-ci se trouve déjà adopté en grande partie en première lecture, le gouvernement s’appuyant bien sûr sur sa large majorité de députés. On retient le discours répété de Mr Olivier Dussopt, secrétaire d’ état à la fonction publique, qui, comme par auto-conviction, déclare que les fonctionnaires sont en attente de cette réforme… Ce n’est pas du tout ce qu’entendent les syndicats, qui se sont unanimement opposés à ce projet de loi, et qui eux, entendent un autre discours, mêlant dépit et résignation.

Pour rappel, la CFE CGC voit dans cette réforme deux conséquences néfastes majeures : 1/ une perte de protection individuelle des intérêts des agents titulaires, qui se retrouveront de plus en plus seuls pour défendre leurs intérêts face à leur employeur, l’État. 2/ un développement des l’embauches d’agents sous contrat, qui va déstabiliser les possibilités de déroulé de carrière des titulaires, sans apporter plus de garantie d’efficacité et de neutralité au fonctionnement de l’État.

Réforme des statuts, réorganisation des services, suppressions de postes, aidées par les vagues massives de départs à la retraite, il s’agit là d’une situation extrêmement favorable pour que le gouvernement mène à bien son dessein à long terme de transformation de la fonction publique française, selon des principes néo-libéraux dont l’efficacité reste à démontrer et dont on sait surtout très bien qui sortira perdant : les agents publics, de plus en plus sous contrat, précarisés, individualisés dans leur gestion, et donc fragilisés.

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